lundi 27 avril 2020

COVID-19 - Vaccin ou immunité collective? Espoir et réalité.


Toujours le fun de passer 4 heures à écrire pour que, au final le "visuel soit laid" parce qu'on a fait un copier-coller au mauvais moment! 
Mon amour pour les machines ne cesse de fondre...
Mais bon... c'est la vie! 
Bonne lecture quand même!

On nous a répété plusieurs fois que seul un vaccin permettra un retour à la "vie normale".
Ça semblait assez "logique" dans le milieu de la montagne d'informations (et de désinformation) qui nous arrive au quotidien.
Pour ma part, sans être un expert, bien sûr, j'ai déjà parlé de l'idée de bâtir une immunité collective.
On dit aujourd'hui qu'il n'y a pas de preuve que ce soit possible de le faire.
Ok. Intéressant de reconsidérer la pertinence de cette option. (ou de d'autres options)
Je n'ai pas de problème avec la réalité.

Il faut toujours accepter la réalité quand on ne peut pas la transformer.

En fait, je suis même heureux de ne pas me bercer dans une fausse illusion de certitude.
Pour ceux qui me croyaient un adepte des théories du complot, désolé de vous décevoir:
Je tente d'appliquer la démarche scientifique dans ma vision du monde.
La démarche scientifique est basée sur l'importance du doute. 
Vous avez d'ailleurs le droit d'en douter!

Fait ironique, moins on connait la science, plus on a tendance à s'imaginer que les scientifiques nagent dans les certitudes: "Hey les scientifiques! Donnez-moi la date du pic épidémiologique!"
C'était, au Québec, une équation avec 8 millions de variables aléatoires... un peu impossible à prévoir avec certitude, mettons. Même pour les meilleurs mathématiciens/épidémiologistes. Les probabilités sont la moins certaines des disciplines scientifiques. D'ailleurs, malgré tous mes cours de maths, je n'ai jamais compris tout à fait ce que voulait dire "à 95% 19 fois sur 20" quand on nous donne les résultats d'un sondage scientifique. Et vous?
Oops: Je m'éloigne du sujet...

BREF:
Il n'y a pas, à ce jour, de preuve que l'immunité collective soit possible, ok.
Remarquez: pas de preuve qu'elle ne le soit pas non plus.
De plus, ce ne serait pas le premier virus ou la première maladie à être comme ça sur la planète...

Re-BREF: la vie continue.
Si c'est ça, c'est ça. On ne peut rien y changer.

Mais...
Sachons que ce constat d'incertitude, s'il est valide et accepté pour l'immunité collective, doit être valide et accepté pour le "vaccin qui nous est promis" également: l'un ne va pas sans l'autre, il me semble...

La solution miracle que l'on attend est justement fonction de cette possibilité d'une immunité collective.
Un vaccin dans 12 mois? 18 mois? 24 mois? ...il faudrait ajouter l'option "JAMAIS".
Ce n'est pas parce que l'on cherche que l'on trouve.

Une immunité collective en format injectable. Un vaccin c'est pas exactement ça?
Si vous préférez: La plupart du temps, un vaccin c'est une micro-dose de virus (ou d'un virus très semblable) permettant au corps d'apprendre à se défendre sans pour autant le mettre en danger.
Comment promettre une immunité collective avec un vaccin sans être en train de bullshitter juste un ti-peu?

La société a besoin d'un espoir, je comprends.
L'espoir joue un rôle TRÈS important même s'il n'est pas basé sur la logique ou la vérité.
La vérité n'est pas très importante lorsqu'il faut entretenir l'espoir.

Ma dissonance cognitive est là... et c'est la SEULE contradiction que je vois dans la situation actuelle.

On ne peut pas me demander d'attendre une solution (le vaccin) si on me dit que sa condition de succès (l'éventualité d'une possible immunité acquise si une personne a eu le COVID-19 et en a guérit) ne doit pas être prise pour acquis.
Sans cette immunité, le développement d'un vaccin "universel et permanent" pourrait être impossible.

Avant de poursuivre: Je précise que je ne suis pas en train de dire qu'il n'y aura jamais de vaccin.
Je dis simplement que ce n'est pas 100% sûr.
C'est comme si je vous disais que d'ici 12 à 18 mois j'aurai trouvé le secret de mon parfait bonheur.
J'espère fort... mais y'a pas de garantie! ;-)
Pour résumer simplement...

Scénario #1- L'immunité collective ne se peut pas.
Le vaccin COVID sera peut-être aussi efficace que le vaccin contre la grippe saisonnière... ou il n'y aura tout simplement pas de vaccin possible.
Le confinement servirait donc "seulement" à éviter que les hôpitaux ne soient débordés... rien de plus (c'est déjà beaucoup, bien sûr!).
C'est bien. On peut rester confinés (ou pas).
Ce serait bien qu'on le fasse (ou pas) en étant motivé par les bonnes raisons.

Dans ce scénario, comme pour la grippe, un vaccin devrait être développé chaque année et être administré en priorité aux personnes vulnérables (qui le veulent) et au personnel soignant (qui le veut)...

La population en général n'a pas besoin du vaccin mais, comme pour la grippe saisonnière, vous pouvez bien aller vous faire vacciner si vous voulez... car la grippe saisonnière aussi fait des morts chaque année, oui, oui. 
Rappelez-vous.
Scénario #2- L'immunité collective se pourrait:

On pourrait donc respecter les risques statistiques et se dé-confiner peu à peu en "suivant les règles de notre mieux" afin de ne pas faire déborder nos hôpitaux. Et en étant prêts à quelques périodes de re-confinement de 2-3 semaines dans le futur, localement ou nationalement si nécessaire.
Mission: empêcher les débordements dans les hôpitaux.
En sachant d'avance que ce seraient 2 ou 3 semaines, il n'y aurait pas de raison de paniquer autant que maintenant et on pourrait même se confiner à 100% pour vrai car on aurait un 500$/semaine avant le confinement et on nous l'annoncerait 10 jours d'avance pour qu'on puisse tous aller faire une belle épicerie..

Dans les deux scénarios présentés: rester confinés sert à éviter le débordement de nos hôpitaux et à allonger de quelques mois ou quelques années la vie de certaines personnes. C'est beaucoup. Mais c'est tout.

Pour protéger les plus fragiles, on s'est confiné pendant 6 semaines.
On peut le faire 8 semaines? 12 semaines? Pourquoi pas!
On peut se "re-confiner" un autre 3 semaines à la fin de l'été ou à l'automne pour éviter un deuxième pic épidémiologique? OK!

Mais étirer ça trop longtemps 7 jours sur 7 me semble être une mauvaise option.
Rouvrons les parcs en demandant aux gens de conserver les 2 mètres de distances.
La situation actuelle de confinement comporte beaucoup de risques pour d'autres populations "à risque" (violence familiale, santé mentale, pauvreté, etc.). 
Le dé-confinement comporte d'autres risques. On doit choisir entre différents risques.

Il n'y a pas de situation sans risque. Soyons simplement conscients de ça.

Est-ce que d'offrir, avec la belle excuse de les protéger, aux gens en fin de vie de vivre leurs derniers mois dans l'isolement et la peur est une bonne idée? Je ne sais pas. Comment leurs familles vivent-elles ça?
Est-ce que j'aimerais mieux mourir accompagné de ceux que j'aime ou survivre (ou mourir!) seul dans ma chambre?

Aucun sondage ne sera fait sur la question mais laissez-moi vous dire que, quand je serai vieux, je n'accepterai pas d'être enfermé de force sous prétexte qu'on veut "me protéger".
Je n'ai pas vécu ma vie comme ça jusqu'à maintenant et je ne la vivrai pas comme ça quand je serai vieux. Accepter le risque de mourir (tout en choisissant le niveau de risque auquel on veut s'exposer soi-même), c'est aussi ça "vivre".

Si le vaccin est possible ou non, on ne peut pas le savoir aujourd'hui.
Si dans 18 mois on se rend compte qu'on ne peut pas développer un vaccin, on fera quoi?

Ce serait bien de commencer à y penser parce que, pendant qu'on regarde des séries sur Netflix (ou ailleurs: il y en a de très bonnes, je sais, vive les créateurs!), il y a déjà des gens qui cherchent à tirer profit de la situation... des gens qui ont souvent une technologie à nous vendre.
Leur "pitch de vente" est tout prêt. Ce sera fait au nom de notre santé et de notre sécurité (GPS permettant de documenter nos déplacements dans un contexte épidémiologique, application permettant de partager nos informations médicales ou criminelles, etc.).
Puisque j'ai parlé des créateurs de séries: allez visionner quelques épisodes de "Black Mirror"... ça stimule la réflexion.

Une vie dans laquelle tous nos gestes sont surveillés ne m'intéresse pas. Et vous?

Il y a aussi la possibilité de médicaments préventifs. Bien sûr!

Remarquez, je ne prenais pas ceux contre le paludisme quand j'étais dans le Sud (info: le paludisme fait plus de mort que la COVID mais l'occident s'en fout car ces morts sont dans les pays du Sud)... on dit d'ailleurs que c'est peut-être le même médicament qui pourrait être efficace contre les deux!

Suis-je en train de critiquer la stratégie qu'on a adopté pendant cette première vague? NON.

Ceci dit, il faut apprendre, réfléchir et planifier mieux la prochaine vague. Avoir un plan d'avance.
Je crois que personne (partout dans le monde d'ailleurs) n'était prêt et que tout le monde a fait de son mieux selon son contexte, son idéologie, sa culture et ses moyens. Et bravo: je n'aurais pas voulu avoir à gérer ça.
Ce qui en rend anxieux plusieurs c'est de ne pas savoir quelles sont les options qui peuvent arriver. Connaître d'avance les options possibles, même si on ne sait pas quelles sont celles qui seront appliquées, ça pourrait permettre une meilleure gestion émotive pour tout le monde.

L'option de "ramener son parent âgé à la maison" dès le début d'une prochaine vague devrait être possible et encouragée, par exemple. L'option de retirer ou non son enfant de l'école aussi. L'option d'aller travailler ou non aussi... Mais pour que ces options soient possibles sans générer un chaos, il faut aussi savoir les encadrer de certaines normes.

Et comment faire tout ça d'une façon démocratique?
Rien n'est aussi simple que ça en a l'air.

En conclusion:

- Pour apprécier la vie, il faut la vivre.
    - Est-ce que nous aimions tant la vie que nous vivions avant le confinement?
      - Quels sont les changements que cette "pause" nous aura permit de faire dans notre vie collective et dans nos vies individuelles?
        - Est-ce qu'on peut trouver un meilleur équilibre entre la nature en notre bonheur?
          - A-t-on trouvé le moment présent et est-ce qu'on essaie d'être heureux ici plutôt que de se projeter ailleurs dans le futur?

          Est-ce qu'on peut juste essayer... ce serait bien.

          J'avais hâte de vous partager mon analyse sans nécessairement engendrer de gros débat ou contredire les consignes officielles: je devais attendre que notre gouvernement dise les bonnes choses au bon moment... les annonces de dé-confinement prochain me semblent être un bon "timing".

          Mais j'en doute: Démarche scientifique oblige!

          samedi 4 avril 2020

          COVID-19 et démocratie post-pandémie


          J’avais écrit la lettre ci-bas le 1er avril.

          Elle a été transmise à 25 journaux de la Montérégie ainsi qu’à La Presse et au Devoir. 
          Trois d’entre eux ont « accusé réception » de ma lettre : Personne ne publie. Ils doivent avoir cru à un poisson d’avril!

          Pas grave: Ça me fait un blog de moins à écrire! 
          Mais bon…

          Je ne crois pas que « mon blog » soit le meilleur endroit pour publier cette lettre car je ne crois pas à 100% en ce que j’ai écrit... et mon blog se veut honnête. J’avais mis de l’eau dans mon vin avec l’objectif d’être publié. 
          Rajoutons un peu de vin!

          Je vais donc laisser la « version journal » ici mais je vais la commenter avant que vous la lisiez.

          1- Je n’aime pas, en général, la vision de la CAQ. J’ai peur de leur vision de « retour à la vie normale ».

          2- J’ai voulu être poli… même si je crois vraiment que les bonnes décisions sont prises au niveau de la santé publique.

          3- J’accepte aussi que l’État soit autoritaire de façon temporaire. Si tous les citoyens avaient du jugement, ce ne serait pas nécessaire… mais ce n’est pas le cas! Le bien commun doit passer avant les libertés individuelles.

          4- M. Legault passera à l’histoire. Bonne ou mauvaise (nous le saurons plus tard), sa gestion de la crise sera documentée, analysée et commentée… Et la période que l’on vit sera nommée. J’aimerais qu’on ne parle pas d’une deuxième « Grande noirceur ». (C’est là ma préoccupation : j’ai peur qu’on restreigne nos libertés, qu’on nous cyber-surveille avec nos GPS, qu’on retrace nos transactions si on en vient à interdire l’argent cash, etc. Alors qu’il y a tellement une belle occasion de proposer une société meilleure.)

          5- Les gens ont confiance en la CAQ en ce moment. S’il y a quasi-unanimité caquiste au parlement après la prochaine élection, l’opposition devra tout de même s’exprimer. Si elle ne peut pas le faire au Salon Bleu, c’est dans la rue qu’elle voudra le faire (ou en ligne). Verra-t-on des arrestations d’opposants? Les ingrédients seraient en place pour un régime, bien qu’avec des intentions de bienveillance dont je ne doute pas, autoritaire ou totalitaire. Personne ne souhaite ça.

          6- L’avenir de notre société m’inquiète. Il y a une occasion de sauver la démocratie qui doit être saisie.

          7- Juste parce que "7" est un chiffre chanceux! Mais aussi parce qu'on devra trouver comment aplanir la courbe des changements climatiques!

          Voici donc ma lettre… Bonne lecture


          Granby, avril 2020.

          Monsieur le Premier Ministre,

          J’espère que vous, et vos proches, vous portez bien.

          Au cours du dernier mois, je n’ai cessé d’être impressionné par les actions de votre Gouvernement en ce qui concerne la gestion des enjeux reliés au virus COVID-19 : La santé de la population vous tient à cœur et vous en avez fait la priorité.

          Vous avez su communiquer un message clair et efficace permettant de maintenir les Québécoises et Québécois calmes, mobilisés et solidaires. À chaque jour, vraiment chaque jour, je suis satisfait du calme qui se dégage de vos points de presse et satisfait de la qualité des informations qui nous sont transmises.

          J’ai confiance que tous les efforts donnent et donneront d’excellents résultats.

          Votre équipe est en train de créer un « Master class » de gestion de crise. C’est rassurant.

          Il est évident que vous passerez à l’histoire comme étant un dirigeant responsable ayant fait tout ce qui était en son pouvoir pour protéger la population en « bon père de famille ». Vous avez écouté les conseils des experts en santé publique et transmis adéquatement leurs messages aux citoyennes et citoyens du Québec. C’est tout à votre honneur.

          N’écoutez pas ceux qui y voient un opportunisme politique de court terme car c’est l’Histoire (avec un grand H) que vous écrivez présentement. Le Québec vous en remerciera longtemps.

          Ceci étant dit…

          Je crois que vous pouvez aussi laisser votre trace dans la vie démocratique de ce pays et j’aimerais voir votre nom inscrit dans les livres d’histoire pour une deuxième raison : La réforme du mode de scrutin doit être faite avant la prochaine élection afin que la démocratie soit sauvée au Québec.

          Constatons tout d’abord le taux de satisfaction dont vous jouissez dernièrement : peu importe la source du sondage, vous survolez les 85% d’appui.
          Je fais partie de ces 85% de citoyens satisfaits par votre gestion de la situation liée au coronavirus. Cependant, je suis aussi préoccupé par l’avenir de notre démocratie. Vous avez tellement été à la hauteur de la situation actuelle que l’équilibre démocratique pourrait en subir les conséquences.

          Imaginez, avec notre système électoral actuel, la composition du prochain gouvernement : 125 députés Caquistes. Le scénario semble exagéré, oui, mais ça me semble tout de même probable. Personne, même vous, ne souhaite ça.

          De quoi notre démocratie aurait-elle l’air avec un Parti unique au pouvoir? Je vous le demande.

          En démocratie : des députéEs d’opposition c’est essentiel.

          Vous avez l’occasion d’être reconnu non seulement comme un grand politicien, mais aussi comme LE plus grand Premier Ministre de l’Histoire du Québec, celui qui aura permis de sortir du coronavirus plus forts et unis que jamais. Voire même un modèle inspirant de l’Histoire des démocraties humaines modernes.

          L’Histoire donnera un nom à cette époque de transition post-COVID-19. Votre nom personnel y sera associé.

          Souhaitons que ce soit un nom positif reflétant la capacité du peuple Québécois à innover, à se prendre en main, à tirer les leçons de la pandémie et à créer une société juste et résiliente.

          L’occasion est là. Elle ne se représentera pas.

          Écrivez l’Histoire, monsieur Legault.

          Tout en étant presque assuré de former un gouvernement majoritaire lors de la prochaine élection, vous pouvez être celui qui aura mis en place la réforme du mode de scrutin au Québec.
          Un gouvernement majoritaire avec vraiment plus de 50% des voix. Une représentation de l’appui réel que vous vous êtes mérité… tout en ayant une opposition représentative de la société québécoise.

          C’est une occasion qui ne se représentera pas deux fois.

          Passez à l’Histoire, Monsieur Legault, pour le bien du Québec et de sa santé démocratique.

          Demandez au DGEQ d’embaucher plusieurs experts et de nous préparer cette réforme avant la prochaine élection de 2022. Ou repoussons cette élection à 2023, si nécessaire. Je crois que le contexte nous en donne le droit.
          C’est, en plus, une belle création d’emploi au DGEQ. 
          Surtout que la crise du plein-emploi que nous vivions il y a quelques mois est maintenant chose du passé.

          Nous vous en remercions à l’avance, Monsieur Legault.

          Continuez l’excellent travail d’aplanissement de la courbe permettant de protéger les plus vulnérables d’entre nous. Nous continuerons, en tant que population, à poser les bons gestes avec vous afin de retrouver, le plus tôt possible, les gens que nous aimons.

          En attendant cette prochaine élection que je souhaite plus représentative, mes salutations solidaires,

          Benoit Lapointe
          Citoyen en quarantaine.




          dimanche 29 mars 2020

          Les apprentissages de la pandémie. Parce qu’on a tout un monde à (re)-bâtir : Repenser l’éducation (Texte #6)


          « Nous faisons face à un virus qui n’avait jamais été détecté chez l’humain il y a à peine 6 mois. Il a maintenant été dépisté dans 192/195 pays (Qui sont les 3 pays non touchés? N’y allons pas, préservons-les!) et nous avons confirmé plus de 725,500 cas et 33,950 décès en date du 29 mars 2020, 19h.
          Ne pas éradiquer le virus implique qu’il peut revenir partout sur la planète en moins de 6 mois : Il vient de le faire, il pourra le refaire. C’est ce qu’il faut surtout comprendre. C’est sérieux.
          Pour résumer la situation : Nous ne voulons pas vivre ça chaque année et c’est pourquoi les efforts des prochains mois sont importants et le sacrifice des prochaines semaines et années sont essentiels.
          MERCI de suivre les mesures de sécurité proposées par les autorités de santé publique. Ayons confiance aux autorités sanitaires et restons quotidiennement informés sur les nouvelles recommandations du jour. C’est notre devoir de citoyens et citoyennes. »

          *Avant de lire cet article de blog, je vous invite à commencer par lire le « Texte #1 » (et les suivants) pour la mise en contexte.


          **Ce sera le dernier texte de cette première série. Je m’accorde une pause et j’attends vos réactions ou suggestions de nouveaux sujets.
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          Je n’ai jamais autant entendu le mot « solidarité » de toute ma vie.
          Plusieurs fois par jour! 
          ...j’aime ça.

          Est-ce qu’on devrait commencer à enseigner la solidarité dans les écoles? 
          Est-ce que l’éducation au Québec miserait toujours un peu trop sur la compétition et que l’approche pédagogique devrait être plus solidaire? (Est-ce que c'est déjà commencé?)

          La collaboration est pourtant un merveilleux outil d’apprentissage… et aider les autres est si valorisant. En plus, tout le monde sait que c’est bon pour la santé mentale de travailler ensemble et d’accorder de l’importance aux relations humaines de qualité.

          Le système d’éducation actuel est un outil dont s’est doté la société pour assurer la reproduction du système économique dominant. La preuve, on pose toujours cette question aux étudiants :
          "Tu étudies pour devenir quoi?"
          Comme si « le travail » était le stade de développement ultime de l’homo sapiens (devenu homo economicus).

          « J’étudie pour apprendre et être un bon citoyen » devrait devenir une réponse acceptable.
          On doit s’intéresser plus au « pourquoi » et moins au « quoi ». C’est mon souhait le plus cher.

          Nous formons présentement les travailleurs de demain dans un contexte de marché du travail compétitif.
          Ce n’est pas mal, remarquez : j’ai envie que des gens sachent faire du pain, j’ai envie que des gens puissent réparer des appareils qu’on utilise tous les jours, que des gens construisent des ponts, des hôpitaux, etc.
          Mais je n'aime pas que nos enfants au primaire vivent du stress de performance (vous avez bien lu: au primaire!).

          J’aimerais que le travailleur de demain soit conscient de son rôle dans la société et du rôle de ses autres concitoyens : nous sommes tous importants. (Les employés d’épiceries nous le rappellent quotidiennement pendant cette crise.)

          La liste de ceux et celles qui nous le rappellent pourrait être longue (Je souligne d'ailleurs l'effort du PM du Québec pour les remercier quotidiennement... mais je n'utiliserai pas sa liste pour l'instant):
          Le personnel enseignant qui prend soin de nos enfants.
          Les acteurs de l’industrie du transport qui assurent qu’on a ce dont on a besoin pour vivre.
          Les éboueurs qui maintiennent nos déchets (et les maladies liées à l’insalubrité) hors des villes.
          Les gens de la campagne qui nous nourrissent.
          Les artistes et artisans du divertissement qui nous permettent d’avoir la radio et le cinéma pour garder le moral pendant notre période d'isolement…

          Mais que manque-t-il dans notre système d’éducation?
          J’aimerais un système d’éducation qui permette d’être conscients que nous sommes toutes et tous interdépendants, que nous jouons tous un rôle dans la société. Un système qui élimine les préjugés.
          Une éducation qui sait aussi que nous avons besoin d’air et d’eau pour vivre.

          Rabelais nous disait, il y a quelques siècles, que « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Voilà.

          Quelle devrait être la mission de notre système d’éducation?
          Ce n’est pas une question si facile si on décide que son rôle principal n’est plus nécessairement de fournir de la main d’œuvre au système économique dominant.

          Ma proposition de mission :
          Former de meilleurs citoyens et favoriser l’éclosion de la viabilité écologique et de la dignité dans les sociétés humaines.
          (C’est à mieux définir, je sais, c’est un brouillon ici : on doit réfléchir ensemble)

          Je ne vais pas proposer de solution. Je vais simplement vous partager mes réflexions sur ce qu’on pourrait apprendre à l’école. Et la liste sera plus courte que ce que j’ai vraiment en tête. Deux pages est un format limitant mais c’est un beau défi aussi!
          On devra relancer le système d'éducation actuel en septembre mais il faudra impérativement le réinventer pour les années suivantes.

          ·       Apprendre à produire notre propre nourriture. (Chaque école devrait produire de la nourriture. (On pourrait aussi avoir plus de classes pour apprendre à cuisiner, à préserver des aliments par la mise en conserves ou la lacto-fermentation, etc.))
          ·       Connaître nos droits et devoirs. (Ça m’a toujours semblé bizarre qu’on quitte le secondaire, qu’on occupe de petits emplois, qu’on parte vivre en appartement sans savoir la base des règles qui nous encadrent : Connaître une base du droit du travail et des normes entourant les droits des locataires… et pourquoi pas avoir appris à faire ou, du moins, à comprendre son rapport d’impôt!)
          ·       Avoir une base en premier soins. (Combien de visites à l’hôpital pourraient être évitées? On voit, depuis l’éclosion du virus COVID-19, le taux d’occupation des urgences atteindre ses plus bas niveaux depuis toujours. Est-ce à dire qu’il y avait plusieurs visites inutiles avant la pandémie? Pensons-y.)
          ·       Connaître notre corps : J’ai 40 ans pis je sais pas trop comment fonctionne un rein ou à quoi servent les ganglions! (Se connaître soi-même, c'est un peu la base.)
          ·       Enseigner la science différemment. (Actuellement, dans une société éduquée, tout le monde devrait être capable de comprendre ou d'expliquer le concept mathématique derrière « l’aplanissement de la courbe » : comprendre ça, ça nous permet de comprendre l’importance de ne pas être un vecteur de transmission.)

          Bref, j’ai envie d’un système d’éducation permettant de penser.
          Par exemple, ce n’est pas normal que ça ait pris une semaine pour que l’idée d’utiliser les hôtels comme lieux d’hébergement et de quarantaine ait fait son chemin et devienne réalité.
          Cette idée aurait pu prendre sa place dès le moment où l’on a interdit l’arrivée de touristes.
          On doit aussi considérer maintenir ces hébergements/logements à moyen/long terme.
          Le tourisme ne reviendra pas à court terme.
          Peut-on enfin tenir la promesse de mettre en place des milliers de logements sociaux? Ça fait des dizaines d'années qu'on remet ça. Les hôtels seront grandement sous-utilisés, sinon.

          En conclusion
          Pour qu’on accepte ces idées, notre système d’éducation doit nous préparer à être créatifs dans nos résolutions de problèmes. On doit savoir collaborer et agir face à des situations nouvelles : c’est ça l’intelligence. 
          Parce que "suivre des recettes et les appliquer" ne fait de nous que des singes-savants.

          vendredi 27 mars 2020

          Pandémie: on a tout un monde à (re)-bâtir. Récession et décroissance, se rassurer (Texte #5)


          « Nous faisons face à un virus qui n’avait jamais été détecté chez l’humain il y a à peine 6 mois. Il a maintenant été dépisté dans 191/195 pays et nous avons confirmé plus de 560,000 cas et 26,000 décès en date du 27 mars 2020.
          Ne pas éradiquer le virus implique qu’il peut revenir partout sur la planète en moins de 6 mois : Il vient de le faire, il pourra le refaire. C’est ce qu’il faut surtout comprendre. C’est sérieux.
          Pour résumer la situation : Nous ne voulons pas vivre ça chaque année et c’est pourquoi les efforts des prochains mois sont importants et le sacrifice des prochaines semaines et années sont essentiels.
          MERCI de suivre les mesures de sécurité proposées par les autorités de santé publique. Ayons confiance aux autorités sanitaires et restons quotidiennement informés sur les nouvelles recommandations du jour. C’est notre devoir de citoyens et citoyennes. »

          *Avant de lire cet article de blog, je vous invite à commencer par lire le « Texte #1 » (et les suivants) pour la mise en contexte.


          Aujourd’hui, j’ai décidé d’être 100% honnête.

          Depuis notre naissance, on nous fait peur avec des mots que la plupart d’entre nous ne comprenons pas tout à fait. Des mots comme « récession » (Qui d’entre nous peut vraiment expliquer ce que c’est exactement?) ou « décroissance ».

          Présentement, vous l’aurez compris, le monde entier est en récession.
          Le monde entier est aussi en décroissance.
          Cependant, ce n’est ni la récession ni la décroissance qui nous frappe : c’est un virus.
          L’arrêt de la croissance économique est plutôt le remède qu’on a décidé d’appliquer… un remède qui ralentit drastiquement la course de la pandémie. Je n'ose pas imaginer le nombre de victimes qu'il y aurait eu au Québec si on avait continué le "business as usual".

          La croissance à tout prix et l’économie mondialisée sont à la source de la situation actuelle.
          Chaque année, on sur-exploite la planète.
          Comprenons-le.

          La plupart de nos gouvernements comprennent qu’il ne faut pas relancer l’économie ni la mondialisation rapidement :  C’est l’acceptation de cette décroissance qui va sauver des milliers (ou millions) de vies.
          Le système mondialisé de croissance économique a été le vecteur principal de cette propagation rapide du virus et tout le monde s’entend qu’il faut l’arrêter pour le moment.
          Le monde entier a mis l’économie sur pause.

          Plusieurs utilisent le mot « pause ». Oui.
          Une pause implique une intention de repartir le système une fois la crise terminée.
          Ça repartirait tranquillement, bien sûr… puis ça se remettrait très probablement à accélérer.
          Le système est fait comme ça, c’est sa nature. Il est nourri par le concept de la croissance infinie.

          Je propose qu’on se questionne, puisque l’on ne veut pas du retour d’une autre crise comparable à celle que l’on vit présentement :
          Veut-on vraiment repartir un système malade ou si on décide d'en profiter pour enfin créer un monde plus juste et équitable?
          Plus lent.
          Pourrait-on se réapproprier nos vies?
          Prendre un peu plus le temps de vivre.
          Refaire une place au bonheur.

          Si vous avez lu mes textes des derniers jours, j’y fais référence à un revenu de citoyenneté et aussi à la possibilité de retrouver du temps pour faire un potager, pour passer du temps avec nos proches…
          Il faut travailler sur notre autonomie alimentaire. Dès cette année.

          Eh bien oui. Il faut réfléchir à ces options.
          Je vous laisse y réfléchir. Chacun de votre côté. Puis ensuite : ensemble.

          Marx l’avait prédit sans savoir comment.
          Hollywood l’avait prédit sans savoir pourquoi.
          Le capitalisme craque de partout… et il y a pénurie de « duct tape ».


          **Les opinions du Gros Ben, vous avez le droit de vous en torcher… mais si le papier-cul vient à manquer, vous viendrez relire ;-)
          *** Pour échanger, n’hésitez pas à commenter ce blog ou à communiquer directement avec moi à l’adresse : lapointedebenoit@gmail.com
          **** Pour celles et ceux qui comprennent l'anglais ou l'espagnol, voyez ce qu'en dit Naomi Klein  https://www.facebook.com/hopevideosparaelcambio/videos/1600259200149390/UzpfSTU4MDI0MDI1NzoxMDE2MzM1NjE2MzU0MDI1OA/

          mardi 24 mars 2020

          Pandémie: on a tout un monde à (re)-bâtir. Petits gestes du quotidien (Texte #4)


          « Nous faisons face à un virus qui n’avait jamais été détecté chez l’humain il y a à peine 6 mois. Il a maintenant été dépisté dans 184/195 pays et nous avons confirmé plus de 420,000 cas et 18,500 décès en date du 24 mars 2020. (800,000 cas et 40,000 décès 7 jours plus tard)
          Ne pas éradiquer le virus implique qu’il peut revenir partout sur la planète en moins de 6 mois : Il vient de le faire, il pourra le refaire. C’est ce qu’il faut surtout comprendre. C’est sérieux.
          Pour résumer la situation : Nous ne voulons pas vivre ça chaque année et c’est pourquoi les efforts des prochains mois sont importants et le sacrifice des prochaines semaines et années sont essentiels.
          MERCI de suivre les mesures de sécurité proposées par les autorités de santé publique. Ayons confiance aux autorités sanitaires et restons quotidiennement informés sur les nouvelles recommandations du jour. C’est notre devoir de citoyens et citoyennes. »

          *Avant de lire cet article de blog, je vous invite à commencer par lire le « Texte #1 » (et les suivants) pour la mise en contexte.


          L’évolution de la situation est imprévisible.

          Tel que mentionné dans les textes précédents, j’ai vécu à plusieurs reprises dans le Sud durant des périodes relativement longues. Souvent, dans des régions où il y avait des coupures d’électricité presque tous les jours. Ces coupures électriques entraînaient des problèmes de communication, des problèmes de distribution d’eau potable, etc.
          Ça fait longtemps que je réfléchis à des stratégies pour réduire ma dépendance aux énergies, que je me prépare ou que j’essaie d’être simplement conscient de l’énergie utilisée pour me permettre de vivre ma vie tout en pensant aux alternatives.

          J’ai donc envie de commencer par des propositions de petits gestes que nous pourrions faire. L’idée est d’occuper notre temps de quarantaine et de repartir notre vie en étant conscients et conscientes de la chance qui nous est donné de prendre une pause et de pouvoir agir positivement sur le monde que l’on laissera à nos enfants. (À vos enfants, en fait : moi je n’en ai pas.)

          Petits gestes faciles.
          Petits gestes utiles pour l’environnement.
          Simplement de nouvelles habitudes à apprivoiser.

          Nous vivons dans une société très énergivore. Je pense que nous le savons.

          Nous pouvons facilement changer certaines habitudes afin que le retour à la vie en société soit plus fluide pour tout le monde. Et si jamais les ressources devenaient plus limitées qu’elles le sont aujourd’hui, nous aurons fait un pas dans la bonne direction.
          On s’entraîne pour être prêts.
          Et si l'énergie est toujours disponible?
          On aura donné un « break » à la planète, ce n’est pas inutile non plus.

          Je garderai la liste très courte.

          Voici, dans le désordre (choisissez ce que vous voulez faire pour commencer) :

          Alimentation : 

          Manger moins et mieux. Éviter le gaspillage alimentaire.
          On ne bouge pas tant en étant confinés. Donc, on a besoin de moins d’énergie pour fonctionner. 
          Belle occasion de réduire la taille de notre estomac! 
          En plus : Tu manges moins = tu chies moins!
          …et il faut économiser le papier de toilette qui est devenu une denrée rare et précieuse!

          Vous pouvez aussi vous démarrer des semis et commencer un potager à la maison.
          Pourquoi ne pas essayer de faire aussi votre propre compost?
          Vous ne serez pas auto-suffisants pour votre alimentation, bien sûr. Du moins: Pas la première année!
          Mais c'est satisfaisant de manger un légume qu'on a semé et duquel on s'est occupé: vous verrez!

          Vous avez du vin? Prenez-en un demi-verre plutôt qu’un verre plein : prenez le temps de le savourer et essayez de découvrir les saveurs qui sont écrites sur l’étiquette. La bouteille peut ainsi vous apporter un petit plaisir pendant plusieurs jours. 

          Parlant d’étiquette : On peut enfin prendre le temps de lire les étiquettes et de se renseigner sur ce que l’on mange habituellement… pour ensuite éliminer certains aliments de nos habitudes.
          Veut-on continuer de consommer des ingrédients sans les connaître?
          Veut-on continuer d’encourager la destruction des forêts en consommant de l’huile de palme?

          Pour économiser l’eau (plus facile quand on ne sort pas beaucoup de la maison):

          Porter les mêmes vêtements plusieurs jours (profitons-en pour questionner nos besoins réels en vêtements).
          La vaisselle : 
          J’ai fait cuire des pâtes hier et j’en re-ferai demain… Pourquoi je laverais mon chaudron entre les deux? Il n'est pas vraiment sale.
          Mon assiette que j’ai utilisée le matin pour mes toasts peut aussi servir pour mon repas du midi. A-t-on vraiment besoin de la laver entre les deux repas?
          Aussi, pour boire, tout le monde peut garder et utiliser chacun son verre durant toute la journée (à moins d’être malades, bien entendu). 

          Soyons honnêtes: Qui aime vraiment passer sa journée à re-laver toujours la même vaisselle!

          Pour économiser l’électricité :

          Faire le ménage de nos courriels et effacer les données stockées inutilement. 
          Tante Gertrude m’a envoyé des dizaines de photos de son chat, mon ami Max m’a envoyé en 2012 une photo d’un morceau de gâteau : Vais-je vraiment retourner voir ces photos ou relire ces conversations? (dans mon cas, non) EFFAÇONS.
          Des serveurs informatiques utilisent de l’énergie pour stocker ces données : ce serait bien d’en effacer le plus possible.

          Faire des appels sans utiliser la vidéo pendant toute la durée de l’appel (On peut se voir en début et/ou en fin de conversation : c’est souvent suffisant.)

          Diminuer la qualité de l’image si on « consomme » du matériel vidéo en ligne : Même Netflix a décidé de diminuer d’un cran la qualité de l’image qu’ils nous offrent. Plus c’est précis et défini, plus ça consomme d’énergie.

          Et pour ne pas utiliser d'électricité:

          Jouer à des jeux de société.
          Lire un livre.
          Vous avez une corde à linge : Servez-vous-en et faites-y sécher votre lavage. En même temps, ça permet de prendre un peu d’air frais! (Je vous aurais dit que vous pourriez aussi attacher vos enfants sur la corde pour prendre une pause mais, en 2020, ce genre d’idées n’est plus acceptée! Hihihi!)
          Profitez de la lumière du jour, observez le printemps qui s’installe et le VIE qui continue sur notre planète. Apprécions tout ça et prenons-en mieux soin.

          De plus, à court terme, toutes ces propositions visent à nous maintenir à la maison le plus possible et donc à diminuer la possibilité de devenir un facteur de transmission.

          Après tout, c’est ça l’idée principale derrière cette série de publications.


          Et si jamais vous préféreriez les conseils de Fabien Cloutier : Gâtez-vous en suivant le lien suivant!
            
          À bientôt!