mardi 15 septembre 2015

Économie et campagne électorale canadienne

Que penser de tous ces chiffres qui nous sont présentés au cours de cette campagne électorale canadienne? Les connaissances économiques de la plupart des gens étant limitées à leur situation personnelle, essayons de simplifier. Mais tout d'abord un état de la situation s'impose.

Le profit des banques présentes au Canada s'est élevé à plus de 30 milliards en 2014.
Pas leurs revenus: LEURS PROFITS.
Avant de se lancer dans les coupures ou la lutte à l'évasion fiscale, il me semble raisonnable de penser qu'on pourrait les imposer à 50%. 15 milliards de revenus annuels supplémentaires pour nos gouvernements, ça ferait du bien. Et les banques ne quitteraient pas le pays: Elles feraient encore 15 milliards de profits. Mais bon...

C'est facile d'équilibrer un budget. Nos Gouvernements ont cependant fait le choix de prendre un chemin plus compliqué (alors ça paraît compliqué), moins efficace et surtout au détriment de la population: Des économies de bouts de chandelles en coupant dans des centaines de programmes de services aux citoyens, de recherche scientifique, etc.

Imaginons deux familles. (Je sais les “économistes” nous disent qu'on ne peut pas raisonner comme ça mais c'est un peu faux.)

Famille 1:
Revenus annuels: 40 000$
Maison, auto, meubles: 280 000$
Hypothèque et dettes: 210 000$ (On a un petit potager duquel on s'occupe parce qu'on travaille 35 heures par semaine et qu'on a le temps)

Famille 2:
Revenus annuels: 70 000$
Maison, auto, meubles: 140 000$
Hypothèque et dettes: 210 000$ (On a dû payer pour faire rénover à cause d'infiltration d'eau, de moisissures, etc. Les enfants ont eu des problèmes respiratoires, etc.)

Selon la logique gouvernementale et des économistes de comparaison des ratios “PIB/dette”, la famille 2 est en meilleure posture. 300% de dette, c'est mieux que 525%. Nos gouvernements essaient donc depuis toujours de nous faire croire que l'on est mieux dans la famille 2. Pourquoi? Parce qu'un revenu plus haut permet à une élite bancaire et marchande de faire plus de profits. Bien sûr on évite de nous le dire comme ça.

Mais si on compare, les ratios “Avoirs/dette” (ce qui, au niveau comptable est bien plus logique), nous obtenons un tout autre résultat. La famille 1 a une meilleure situation: 133% (posséder plus que ce que l'on doit), c'est mieux que 66% (posséder moins que ce que l'on doit). On évite aussi de nous le présenter de cette façon!

L'avoir de notre nation se compose de plusieurs choses: Le capital bâti comprend les routes, les écoles, les hôpitaux, du personnel formé et qualifié alors que le capital naturel inclus de l'air, des minerais, des ressources, de l'eau de qualité, etc. Beaucoup de choses difficilement "quantifiables". Mais ne veut-on pas de la "qualité" de vie?

Certes, l'économie doit “fonctionner” afin de répondre aux besoins des citoyens. L'économie doit être au service des gens. Présentement l'économie est au service du profit et les citoyens sont soumis à cette réalité imposée. Pendant que les riches s'emplissent les poches, la plupart d'entre nous frôle le zéro en banque et doit parfois vivre à crédit à la fin du mois... quand on daigne nous accorder du crédit.

Pensons-y: Qui gagne avec la dette? Les prêteurs. Qui gagne avec le remboursement de la dette? Encore les prêteurs. Ces mêmes prêteurs auxquels on n'ose pas imposer leur juste part de taxes et impôts...

30 milliards de profits chez les banques canadiennes l'an dernier... Il est où l'argent permettant d'équilibrer le budget chaque année sans avoir à couper dans les services à la population?