vendredi 28 septembre 2018

Élections Québec 2018: Les grands gagnants.


Il faudrait être devin pour prédire l’issue de l’élection 2018 au Québec.

Or, je ne suis pas devin. Je peux cependant vous prédire sans me tromper qui seront les grands gagnants de cette élection. Oui, oui!

Pendant longtemps, à travers les groupes de pression, les syndicats, les organismes communautaires et leurs manifestations, nous avons forcé les gouvernements à ajuster leurs politiques afin de maintenir un équilibre entre les différents intérêts économiques et sociaux de notre société. Il y a eu des gains : semaine de travail de 40 heures, salaire minimum, congés parentaux, services de santé et d’éducation publics, etc. Mais on a toujours donné le minimum nécessaire à la paix sociale alors que la société civile demande des conditions de vie digne pour tous.

Pourquoi?

C’est assez simple. On a toujours tenté, à coup de petites concessions, de maintenir une impression de « on a fait un petit pas dans la bonne direction et on continue à avancer » dans l'esprit du plus grand nombres de gens possibles (certains politiciens y croient même vraiment!). Mais l'idée est de maintenir les citoyens occupés par leurs combats sans jamais vraiment leur donner pleine satisfaction. Ainsi, les privilèges des privilégiés restent relativement intacts et ils peuvent continuer d’empocher la plus grande part de la croissance économique. Les gouvernements adoptent donc leur fameux discours : « faut d’abord créer de la richesse si on veut améliorer les conditions de vie des gens ». Pendant ce temps, le PIB a plus que doublé au cours des 40 dernières années... et les 10% de mieux nantis se sont accaparés plus de la moitié de cette richesse.

Qu’est-ce qui va changer après cette élection?

En fait j’aurais dû demander : Pourquoi la volonté populaire n’a pas eu plus d’impact à ce jour?

La réalité est que, tant qu’une alternative politique ne menaçait pas les Partis en place, il n’y avait rien à craindre pour ces Partis. On donnait aux gens de quoi les maintenir relativement tranquilles et on savait qu’ils n’avaient d’autres choix que d’essayer de choisir le « moins pire » à la prochaine élection. Que les règles en place se maintiendraient et que l’équilibre social allait toujours continuer de favoriser les mêmes gagnants. 
Et ne nous mentons pas, si on se compare : « Il fait bon vivre au Québec ».

L’arrivée de Québec Solidaire en tant qu’option possible change la donne.

Peu importe le nombre d’élus solidaires le 1er octobre, je me permets déjà d’annoncer que les citoyens sortent déjà gagnants de cette campagne électorale. Les politiciens de carrière savent maintenant qu’ils devront s'améliorer afin de pouvoir compter sur des votes qui leurs étaient auparavant acquis, faute de mieux. On devrait donc les voir ramener l’équilibre social vers un bénéfice plus grand pour le plus grand nombre. C’est déjà commencé : Les promesses des autres Partis, en cours de campagne, se sont ajustées au discours de QS, se sont déjà rapprochées des vraies préoccupations des citoyens. Et ça, déjà : C’est une grande victoire pour le Québec!

Et s’ils ne tenaient pas parole? On saura pour qui voter majoritairement la prochaine fois!
Pour l’instant, savoir qui sera au pouvoir m’importe peu : C’est de voir naître un désir de justice sociale et une préoccupation environnementale chez la population qui me fait du bien. C’est de rêver que le prochain Gouvernement aura entendu le message. 
C’est de me dire qu’au pire, on aura compris dans 4 ans.