lundi 23 septembre 2013

Ma Charte, mes valeurs... héhéhé

J'avais écrit un beau cinq pages sur la charte.
Bof.
Rien de nouveau.
Je parlais un peu de droit, d'éthique, je remettais en cause les concepts impliqués : Qu'est-ce que la laïcité?, l'égalité entre les genres?, la neutralité?, etc. Mais il y a des juristes qui ont mieux traités les aspects légaux, des sociologues et des philosophes ont réfléchit sur les différents enjeux... bla bla bla... allez les lire, non?
Je n'avais rien de nouveau à apporter sur le sujet mis à part informer tout le monde que j'étais en désaccord avec cette Charte.

J'ai bien dit « ...en désaccord avec cette Charte ». Je ne nie pas le fait que certains accommodements aient été déraisonnables par le passé mais je crois qu'on n'atteint pas les objectifs visés (laïcité, neutralité et égalité homme-femme) avec la proposition déposée en septembre par le Gouvernement. Proposition qui n'est pas très longue à lire, en passant (pour tous ceux qui en parle sans l'avoir lue).

En gros : Le Gouvernement veut un code vestimentaire pour ses employés? A-t-on besoin d'une Charte pour ça? Parce que, soyons franc : les textes et explications qui nous sont proposées pour justifier l'extension de l'application de la Charte en dehors de la fonction publique sont d'une rigueur intellectuelle relativement faible.
Pas besoin d'une Charte qui demande aux gens qui reçoivent les services de suivre un code vestimentaire eux aussi selon moi. De toute façon c'est, je crois, contraire aux Chartes déjà en vigueur sur le territoire québécois. Vous me direz: On n'a qu'à les modifier? Si c'est ce que vous voulez vraiment...

On veut éviter des accommodements de type « on fournit un local pour la prière aux étudiants musulmans ». Je suis prêt à être d'accord de ne pas leur fournir d'endroit pour la prière car l'institution est laïque : je crois que ça se défend très bien malgré un jugement contraire des tribunaux. Mais demander de ne porter aucun symbole religieux (je ne parle pas de couteaux : le droit de porter le kirpan est selon moi un mauvais jugement de la court) aux élèves et étudiants, je trouve que c'est trop.

Nous vivons aussi dans une société capitaliste : devrait-on interdire de porter un chandail aux symboles communiste pour recevoir un service de l'État?

Je dis plutôt : « Tu veux jouer au soccer avec ton voile ma belle? Viens-t-en! ». Je n'ai pas envie de t'exclure plus que tu ne l'es déjà peut-être. (On ne parle pas d'arrêter le match à l'heure de la prière : ça, ce serait déraisonnable, non?) Ma laïcité est ouverte. Et je suis intolérant à l'intolérance. Côtoyer des gens aux croyances différentes ne risque pas plus de me faire changer les miennes que les miennes risquent de faire changer les leurs. Et j'ose espérer qu'en tant que société éduquée, on saura s'ouvrir aux bons côtés des différentes cultures de nos concitoyens et qu'ils s'ouvrent déjà à plusieurs bonnes choses que nous avons à offrir. Avez-vous essayé d'aller vivre pour une période prolongée dans un endroit ayant une autre culture? Les différences qui persistent dans nos comportements sont beaucoup plus visibles que les dizaines d'adaptations réalisées.... 

Bref.

Je propose donc MA Charte de MES valeurs québécoises :

Considérant que :
  • Les Québécois croient en la neutralité et en la laïcité de l'État;
  • Les Québécois tiennent à l'égalité entre les femmes et les hommes;
  • Les Québécois sont pacifistes;
  • Les Québécois croient en la protection de l'environnement;
  • Les Québécois sont contre le travail des enfants;
  • Les Québécois sont conscients que le monde existe en dehors des frontières du Québec.
Nous déclarons notre État :
  • Neutre
  • Laïque
  • Équitable envers les hommes et les femmes
(ça ressemble drôlement aux bases du raisonnement de la Charte des valeurs qui nous est proposée, non?)

Concrètement, ces valeurs se vivront de cette façon (l'employé de l'État doit être un modèle pour ses concitoyens et refléter les valeurs québécoises telles qu'ici définies) :
  • Dans le cadre de ses fonctions, il sera interdit pour les employés de l'État de discriminer un citoyen à cause de ses croyances religieuses, de son sexe, de son revenu, de son orientation sexuelle, etc. (C'est déjà comme ça non?)
  • Au niveau du code vestimentaire : Durant les heures de travail, pour l'employé de l'État, il sera interdit de porter des vêtements ayant été fabriqués par des enfants ou provenant d'usines où le droit d'association (syndicalisation) n'est pas reconnu ou de magasins ne répondant pas à ces valeurs.
  • Dans le cas où l'heure du repas serait payée, il sera aussi interdit d'aller manger dans des établissements ne respectant pas ces principes et valeurs.

    blablablabla...

Je continue? Je pourrais en écrire toute la journée des conneries du genre, vous savez?


Mais comme disent les chinois : I made my point.

lundi 4 février 2013

Recette du jour: Tlacoyos



Pour ceux et celles qui s'ennuyaient de mes chroniques culinaires (ou qui penseraient me plugger comme collaborateur spécial pour l'émission de Ricardo! J'haïrais pas ça une job "de mingue"!), voici un vidéo contenant l'ensemble des étapes permettant la réalisation des traditionnels et délicieux tlacoyos! Pas vraiment TOUTES les étapes car on n'ent pas allé cueillir les grains dans les champs... vous avez raison!!



Comme disaient les Tailleferts, "Bon Appétit!"

dimanche 6 janvier 2013

Compli-Colombie...

Pour partir en ayant les choses au clair :
« Compli » c'est pour pour « compliquée »... pas pour « complices » ou « compliments »...
Et comme j'aime bien que tout soit clair : 
On s'entend, je n'ai passé que trois semaines en Colombie... peut-être que je n'ai pas saisi quelque chose... Mais voici mes impressions...

Dernièrement j'ai lu 1984 de George Orwell : c'était la quatrième fois je pense. Il y a un chapitre complet où le personnage lit le manuel interdit du groupe luttant contre le système de Big Brother.
De mémoire, ça dit à peu près ceci : 
« Si on peut utiliser la plus-value, crée par l'efficacité de nos moyens de production, au service du militaire plutôt qu'au service des gens : on peut garder le contrôle sur la population dans un climat de peur ».

La Colombie c'est compliqué.
En plus d'un demi-siècle de guerre civile, ce sont trois générations de Colombiens qui sont nés dans un climat d'incertitudes et de violence... et ça laisse des traces. 
...Même si j'avais l'impression d'être dans un pays en paix

La Colombie c'est une course qui mène à la paix avec une ligne d'arrivée qui s'éloigne quand on s'en approche.
Le budget militaire du gouvernement augmente au rythme de la croissance économique du pays ce qui fait en sorte que la population (croissante) du pays se voit appauvrie. On leur vend une illusion de désir de sécurité mais les gens ne peuvent y croire même s'ils le désirent : ils sont nés dans la crainte de l'inconnu et ça ne s'efface pas facilement.
Combien de fois me suis-je fait dire « con cuidado »? Tous les jours, sans exception...
(« con cuidado » ça veut dire, à peu près : « fais attention »)

De leur côté, les groupes para-militaires, les FARCs (et autres) se sont livrés la bataille pour leur financement à travers une pléiade d'activités illégales telles le vol de terres aux paysans, le trafic de la drogue, les enlèvements, etc. Quand la droite et la gauche se militarisent et s'arment : le dialogue et la paix ne sont pas des objectifs faciles à atteindre.
Quand chaque famille a ses morts causés par le conflit : il est difficile de se sentir en sécurité dans la rue.

Et la Colombie a su dégager du beau de tout ça.
Les Colombiens ont su créer des zones de « vivre-ensemble »... la plupart du temps c'est la famille (et quelques amis proches). Dans ces zones de confiance, la vie est belle : on rit, on joue, on chante... La famille est ce refuge sécuritaire dans ce monde de crainte. Ils sont beaux et vrais. Le présent est précieux et on le vit : Ça m'a fait penser à Haïti sur cet aspect...
J'ai aussi fait quelques centaines de kilomètres « sur le pouce » et la plupart des gens qui m'ont embarqué étaient très sympathiques : on m'a payé de la bière, du jus, de l'eau ; on a discuté de tout et de rien... C'est comme ça que je veux voyager: que mon pétrole soit la générosité des gens! 
Et les paysages! Ouf!

Mais ce n'était pas pour moi. J'ai besoin de marcher sans crainte dans la rue. 
J'avais envie de connaître un pays en discutant avec les voisins, avec les gens dans les bars... sans me faire dire chaque fois : « con cuidado ».
Je veux vivre en faisant confiance à mon prochain... si on me vole, ce sont des choses qui arrivent... mais je veux continuer de vivre en faisant confiance à la majorité des gens.
En Colombie, je ne pouvais pas, on ne me laissait pas faire... on m'a convaincu que la peur était la norme...