jeudi 2 juin 2022

Immigrant à Toronto

Nous sommes à Toronto.

María, hispanophone, quitte la maison. « Qué tenga buen día », dit-elle à sa mère en quittant la maison.

Pavel, russophone, quitte la maison. « До свидания » dit-il à son amoureuse. (merci aux traducteurs en ligne… je croise les doigts pour la justesse!)

Federico… salue ses proches en italien…

Muntse… en catalán…

Xin Xian… en mandarin…

Olivier, dit un beau « Bonne journée à sa famille » …en français.

Tout le monde arrive au travail. Tous et toutes se parlent en anglais.

Chaque personne utilise l’anglais comme langue commune.

Au travail.

À l’épicerie.

Sur le trottoir.

Au restaurant.

L’anglais est la langue commune à Toronto.

 

María, est contente de continuer de parler la langue de sa mère.

Pavel est content de parler à celle qu’il aime dans la langue qui a bercé son enfance.

Federico adore pouvoir retrouver la vitalité et l’énergie de l’expression dans la langue italienne.

Muntse se fait un devoir de préserver l’existence du catalan…

ETC.


Et tout le monde parle avec les autres en anglais. 

Évidemment. 

Même si tout le monde parle sa langue à la maison.

 

Mais si Muntse tombe amoureuse de Xin Xian… la langue parlée à la maison sera très probablement l’anglais. Nous sommes à Totonto. Et c’est la langue commune de ces deux personnes.

 

Demander aux gens de renier qui ils et elles sont : c’est irréaliste.


Pensez-y (honnêtement) pour vous-même : 

Si vous déménagez en Allemagne (par exemple). Vous risquez de continuer de parler français à la maison et d’utiliser l’allemand quand vous serez à l’aise (et peut-être l’anglais « en attendant »). Mais vos enfants parleront allemand car leurs amis parleront allemand, car ils et elles iront à l’école en allemand.

Voilà. Faites vous-même le parallèle avec les positions du gouvernement Legault. Ce nationalisme identitaire peut rapidement devenir dangereux. C’est par un vivre-ensemble agréable que cette intégration sera harmonieuse… moins nous sommes accueillants et plus les gens se retourneront vers leur communauté d'origine. On ferait la même chose à leur place.

Bref, François Legault parlerait français à la maison s'il habitait à Toronto. Voilà!

 

Sur un autre sujet :

C’est drôle comment on trouve des milliards de dollars pour la guerre en Ukraine mais qu’on n’est pas capables de mettre l’argent qu’on s’est engagé à mettre pour la lutte aux changements climatiques.

Quel monde voulez-vous pour vos enfants?