Dernièrement, avec les questions des dénonciations de rassemblements de voisins (encouragées par certaines autorités) ainsi qu'avec les questions de re-confinement plus stricte et de couvre-feu qui entrera en vigueur au Québec, le terme "État policier" a fait son apparition dans le vocabulaire de certains de nos concitoyens. Je l'ai peut-être moi-même utilisé dans des moments d'impatience! Mais, quand j'y pense un peu, je ne crois pas que ce soit l'appellation adéquate.
J'ai une série d'arguments qui ne sont pas "individuellement suffisants" mais dont l'addition me permet d'être quand même rassuré face aux intentions de nos dirigeants. Fiou!
Premièrement, je ne crois pas que le gouvernement de la CAQ soit en train de se transformer en régime autoritaire. Ni même en dictature sanitaire! On les connaît mieux que ça: Dans un monde idéal, les députéEs seraient bien heureux et heureuses de pouvoir mettre le vaccin dans nos réseaux d'eau potable et de pouvoir relancer l'économie au plus vite. La sainte croissance est leur guide suprême! (Bon, il faudrait tout de même prendre le temps d'aller vacciner dans les communautés autochtones sans eau potable mais ce serait quand même bien plus rapide que de vacciner tout le monde! 2021 et on a encore des communautés sans eau saine à boire au Québec: Ne laissons pas la pandémie nous faire oublier ça!)
Deuxièmement, les Partis d'opposition semblent mieux jouer leur rôle pendant la deuxième vague que pendant la première vague. Personnellement, ça me rassure énormément. Dans le contexte, il me semble que nous avons un parlement qui semble fonctionnel et qui fait de son mieux pour prendre des décisions cohérentes avec sa vision de l'équilibre entre santé physique, santé mentale et "santé" économie. C'est une responsabilité énorme. Chaque pays y va de ses stratégies, chaque pays a sa réalité, chaque pays n'est pas parfait dans ses mesures. Quand on se compare, on peut par contre dire une chose: Qu'on soit d'accord ou non avec les stratégies mises en place, notre gouvernement prend la situation au sérieux et agit. On ne peut pas toujours être les meilleurs mais sachons que nous sommes loin d'être les pires.
Troisièmement, au-delà des intentions du gouvernement lui-même, ce sont les recommandations de la santé publique qui orientent les décisions. Ça fait quand même du bien de voir ce gouvernement s'habituer à écouter un certain discours scientifique. Espérons maintenant qu'il gardera la bonne habitude et fera de même sur les questions de changements climatiques. Y'a de belles courbes à contrôler là aussi!
Ceci étant dit, je continue de dénoncer une vision en silo de notre société. Nous nous en remettons trop souvent à l'opinion de trop d'experts n'ayant pas une vision assez globale en dehors de leurs champs d'expertises. Les contradictions sont inévitables: les épidémiologues voudraient des mesures plus sévères, les pédiatres veulent maintenir les enfants à l'extérieur de l'effort sanitaire, etc. Les citoyens aussi rêvent à des solutions qui leurs conviennent: les commerçants veulent ouvrir leurs commerces, tout le monde veut boucler financièrement sa fin de mois, les gens veulent enterrer leurs morts et visiter leurs malades, etc. Les seuls acteurs à qui on n'a pas demandé de contribuer, ce sont les institutions financières. Pensons-y: une grande partie de nos obligations financières finissent dans les poches des banques. Il serait grand temps qu'on leur demande de faire leur part dans cet effort collectif.
La réalité c'est qu'il est impossible de trouver des mesures qui satisfassent l'ensemble de la société mais il est impératif qu'une casi unanimité des citoyens agisse de façon responsable. Nous connaissons les bons gestes à poser mais nous ne les faisons pas tous tout le temps. Nous ne sommes pas parfaits mais nous faisons de notre mieux. Je pense que notre gouvernements fait de même, avec ses bonnes intentions, ses limites et ses contradictions. Comme nous tous.
Le défi est de trouver cet équilibre. Aucun pays n'y est arrivé à la perfection. Aucun individu non plus.
Bref, M. Legault et sa bande seraient les premiers contents de retourner à la normale... sauf peut-être Geneviève Guilbault qui a l'air d'assumer son rôle d'autorité avec un certain plaisir coupable!
Un État policier? Nous en somme bien loin. (selon moi)
Essayons d'être constructifs et positifs: à première vue, c'est cette année qu'on retrouvera une certaine tranquillité d'esprit et que la vie sociale reprendra peu à peu sa place dans nos vies. Ça aurait pu être bien plus long cette pandémie... on s'en sort collectivement relativement bien (pour cette fois!)!
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