Il faudrait être devin pour prédire l’issue de l’élection
2018 au Québec.
Or, je ne suis pas devin. Je peux cependant vous prédire
sans me tromper qui seront les grands gagnants de cette élection. Oui, oui!
Pendant longtemps, à travers les groupes de pression, les
syndicats, les organismes communautaires et leurs manifestations, nous avons
forcé les gouvernements à ajuster leurs politiques afin de maintenir un
équilibre entre les différents intérêts économiques et sociaux de notre
société. Il y a eu des gains : semaine de travail de 40 heures, salaire
minimum, congés parentaux, services de santé et d’éducation publics, etc. Mais
on a toujours donné le minimum nécessaire à la paix sociale alors que la
société civile demande des conditions de vie digne pour tous.
Pourquoi?
C’est assez simple. On a toujours tenté, à coup de petites
concessions, de maintenir une impression de « on a fait un petit pas dans
la bonne direction et on continue à avancer » dans l'esprit du plus grand nombres de gens possibles (certains politiciens y croient même vraiment!). Mais l'idée est de maintenir les citoyens occupés par leurs combats
sans jamais vraiment leur donner pleine satisfaction. Ainsi, les privilèges des
privilégiés restent relativement intacts et ils peuvent continuer d’empocher
la plus grande part de la croissance économique. Les gouvernements adoptent donc leur fameux discours : « faut d’abord créer de la richesse si on
veut améliorer les conditions de vie des gens ». Pendant ce temps, le PIB
a plus que doublé au cours des 40 dernières années... et les 10% de mieux nantis
se sont accaparés plus de la moitié de cette richesse.
Qu’est-ce qui va changer après cette élection?
En fait j’aurais dû demander : Pourquoi la volonté
populaire n’a pas eu plus d’impact à ce jour?
La réalité est que, tant qu’une alternative politique ne
menaçait pas les Partis en place, il n’y avait rien à craindre pour ces Partis. On donnait aux gens de quoi les maintenir relativement tranquilles et on savait qu’ils
n’avaient d’autres choix que d’essayer de choisir le « moins pire » à
la prochaine élection. Que les règles en place se maintiendraient et que l’équilibre
social allait toujours continuer de favoriser les mêmes gagnants.
Et ne nous
mentons pas, si on se compare : « Il fait bon vivre au Québec ».
L’arrivée de Québec Solidaire en tant qu’option possible change
la donne.
Peu importe le nombre d’élus solidaires le 1er
octobre, je me permets déjà d’annoncer que les citoyens sortent déjà gagnants
de cette campagne électorale. Les politiciens de carrière savent maintenant qu’ils
devront s'améliorer afin de pouvoir compter sur des votes qui leurs étaient
auparavant acquis, faute de mieux. On devrait donc les voir ramener l’équilibre
social vers un bénéfice plus grand pour le plus grand nombre. C’est déjà
commencé : Les promesses des autres Partis, en cours de campagne, se sont
ajustées au discours de QS, se sont déjà rapprochées des vraies préoccupations
des citoyens. Et
ça, déjà : C’est une grande victoire pour le Québec!
Et s’ils ne tenaient pas parole? On saura pour qui voter
majoritairement la prochaine fois!
Pour l’instant, savoir qui sera au pouvoir m’importe peu :
C’est de voir naître un désir de justice sociale et une préoccupation
environnementale chez la population qui me fait du bien. C’est de rêver que le
prochain Gouvernement aura entendu le message.
C’est de me dire qu’au pire, on
aura compris dans 4 ans.