samedi 5 mai 2012

Dogmatisme comptable de court terme


Si le discours de gauche est socialisant, le discours de droite est individualisant.
Dans lequel des deux types de société voulons-nous vivre? 
« Dans un juste mélange des deux », répondront démocratiquement la majorité des gens!

S'il est vrai que la gau-gauche existe, la droit-droite existe aussi :
c'est ce que j'appelle « le capitalisme de comptables ».

Le capitalisme et le communisme sont deux idéologies dépassées. Le temps a fait son effet.
Sur le papier, se sont des théories incroyables. À vrai dire, les deux sont excellentes!
(et je ne saurais dire laquelle des deux je préfère)
Mais elles reposent sur une réalité qui n'est plus d'actualité et elles ont prouvées toutes les deux leur potentiel destructeur. Pour mettre les choses au clair, selon moi, il faut se pencher sur  la mise en place d'une économie plus locale et associative... Et ce n'est pas le Plan Nord qui mènera le Québec dans cette direction. (On verra si je m'exprimerai sur ce sujet au cours des prochaines semaines!)

Mise en contexte: On est au début du XIXe siècle. La population (humaine) mondiale tourne autour du milliard d'individus. Les multinationales n'existent pas. Les enjeux environnementaux ne sont pas dans les équations. Quand on va virer en Asie pour aller chercher un produit, c'est qu'on n'est pas capable de le faire nous-même (ce n'est pas pour exporter des pratiques qui ne respecteraient ni les normes environnementales, ni les normes du travail de chez nous... pour le bénéfice d'actionnaires). Les théories économiques du temps sont basées sur l'économie de proximité, la juste compétition, la libre circulation de l'information (pas la publicité), etc.

Le problème : Personne au XXIe siècle ne revient sur les conditions de succès de ces modèles économiques (car elles n'existent plus). Les économistes (et certains de nos politiciens) le savent mais ne veulent pas se l'avouer car ils ont tout à y perdre. Ces modèles ne peuvent plus s'appliquer aujourd'hui : ils sont inadaptés à notre époque. Nos économistes sont donc devenus de simples comptables. Décevant.
Il nous faut repenser le monde.

Question de faire de l'actualité, je me permets une parenthèse sur la situation de l'éducation au Québec.

Présentation comptable :
Le coût de l'éducation universitaire en 1968 était de : 567$
En dollars constants, ça ferait aujourd'hui : 3560$
En s'éduquant maintenant, on augmente son salaire futur et on pourra rembourser notre dette.
La hausse est justifiée.
Qu'on me comprenne bien : que ces chiffres soient vrais ou faux (je n'ai pas vérifié), ce sont les valeurs humaines derrière l'analyse comptable que je veux questionner.

Les vraies questions sont plutôt :
Qui sont les gens qui avaient accès à l'Université en 1968?
Combien de gens fréquentaient l'Université en 1968?
Comment était structuré le marché de l'emploi en 1968?
Quel était le pourcentage de la population qui terminait son secondaire en 1968?
En s'éduquant maintenant, ceux qui gagneront un meilleur salaire paieront plus d'impôt (en quantité et en pourcentage) et pourront redonner à la société qui leur a donné ce cadeau qu'est l'éducation et permettre aux générations futures d'avoir aussi accès à des études. C'est beaucoup plus solidaire comme approche. Pourquoi le fait de s'endetter serait la seule manière de nous financer? Qui gagne avec ce système? Les institutions financières qui empochent les intérêts, bien sûr!
Et LA grande question : Pourquoi l'éducation? Pourquoi pas les routes? Pourquoi pas des postes de péage ou quelque chose du genre... Ou une taxe de plus sur l'essence? On pourrait réinvestir en éducation ou en environnement. Ça créerait autant de mécontentement? Qui sait! C'est une question de choix de société.

Redonner à la société n'est pas que monétaire. Depuis toujours, les philosophes, par exemple, ont beaucoup fait avancer notre monde. Qu'un philosophe s'endette autant qu'un futur médecin ou qu'un futur avocat me paraît absurde. Les deux ne devraient pas s'endetter et payer leur juste part d'impôt selon leurs choix de carrières. Non? Et le médecin qui veut faire carrière chez médecins sans frontières, il remboursera comment? (Vous me direz : et le médecin qui veut aller travailler à l'étranger où ça paye plus? Je réponds : combien sont-ils vraiment?)
Et il fait quoi avec sa dette l'universitaire qui ne trouve pas d'emplois ou ceux qui veulent faire bénéficier leur temps aux plus démunis?

On nous dit aussi aussi qu'on devrait limiter le nombre de changements de programmes d'études auxquels chaque citoyen peut s'éduquer. C'est qu'on veut créer des gens spécialisés. Le problème, c'est justement l'absence d'une vision globale. On est géré par des spécialistes. En isolant les connaissances en « spécialités », on diminue le niveau de conscience sociale. On a le spécialiste du sucre, celui de la farine, celui des œufs : mais qui sait comment faire un gâteau? Moi, j'aime bien le gâteau...
C'est comme si, pour des questions de budget, on limitait le nombre d'opérations différentes auxquels un citoyen malade aurait droit. Ahhh, vous voyez : à gauche aussi on peut faire de la démagogie!

Pendant ce temps, plusieurs banques et multinationales ne paient pas leur juste part d'impôts (et/ou bénéficient de généreusent subventions... ils créent des emplois qu;on nous dit: mais ils accumulent aussi des centaines de millions en profits!). Et ne venez pas me dire que les entreprises minières ou forestières iraient s'établir ailleurs si on augmentaient leurs impôts : les ressources sont chez nous.

Ça fait des années que j'essaie de comprendre la logique qui dit « à chacun sa dette, à chacun son véhicule, etc. ». C'était peut-être un beau rêve il y a 200 ans. Aujourd'hui, on voit des maisons avec 5 télés, 5 téléphones, 3 voitures et 3 ordinateurs pour 4 personnes. Excellent pour l'économie (ça aussi c'est relatif : la croissance économique est de plus en plus basée sur la carte de crédit des citoyens). Mais on s'isole devant ces écrans et on pollue par notre consommation excessive.

On s'isole, on pollue... Ce n'était pas dans les équations du temps de Karl Marx et Adam Smith...

Transports en commun, éducation, services sociaux... c'est ce dont a besoin notre société!